Paresse à Camarones

29 Jan

Lundi 20 janvier

Motivés pour cette première journée de stop, nous partons sous un soleil de plomb. Comme je pensais avoir oublié la carte IGN (ce qui n’est pas le cas) nous rachetons une carte de la patagonie. Deuxième mission: trouver un couvre chef ! Tout est cher, tout est moche. Un peu blasés nous nous arrêtons dans un supermarché de bricolage sans trop y croire. Un des employés nous rattrape alors que nous allions sortir et nous fait signe de le suivre. Il déchire deux kits de bricoleur et nous offre les casquettes. Nous sommes désormais sponsorisés par : Hiper Tehuelche.
Rapidement, un homme nous prend en stop sans que nous ayons eu à lever le pouce (l’effet casquette sans doute). Il nous dépose à Trelew. De là, deux jeunes nous embarquent, ils écoutent du rock « nacional » et se dirigent vers la Tierra del Fuego. Ils nous laissent au croisement de la ruta 3, vers Camarones. Pour nous, pas besoin d’aller à Ushuaia, nous sommes déjà au bout du monde.

Camarones, paradis unique

Dans cette étendue désertique notre regard ne peut se poser que sur un panneau publicitaire « Camarones paraíso único ». Deux argentins sont déjà là, ils sont professeurs des écoles à Buenos Aires et remontent tranquillement vers le nord pour la rentrée. Ils sont pris par l’une des seules voitures de passage.

Pocho, son camion et Demian

Après quelques temps d’attente arrive notre sauveur ! Pocho et Demian, son fils acheminent l’eau potable vers les estancias alentours. Arrêt au rio souterrain pour remplir la citerne. Juste le temps pour nous de boire notre premier maté et pour Hadrien, de jouer avec Demian dans les flaques d’eau. Au village, Pocho et son oncle nous invitent à aller déguster une milanesa de guanaco dans la famille. Le rendez vous est donné à 22h.

Jeux d'eau à la station de pompage

Le petit camping de Camarones est génial ! En face de la mer, tranquille et ombragé. Nous rencontrons une petite famille de français partis pour 10 mois en camping car, un couple partis 3 ans en voilier et Émeline et Kevin qui voyagent un peu comme nous.

Le repas du soir serait trop long à raconter. Après le guanaco et les patates à la mayo, Nous avons trainé jusqu’à 4h du matin, parlant de tout et de rien. Une soirée vraiment géniale ! Hadrien est reparti avec un maillot de la Boca junior !

Grasse mat´ le lendemain, lessive et glandouille. Nous avons quand même visité la fierté du village (l’oncle de Pocho nous a plusieurs fois invité à la prendre en photo): la statue de saumon ! Moment d’émotion intense.

Camarones, capitale du saumon

Mercredi 22 janvier

On retend le pouce direction Cabo Dos Bahias pour voir la pingüineria ! Après 2h infructueuses nous retournons sagement au camping. Par chance, nous croisons Pocho et Demian sur leur départ à Trelew pour récupérer le camion Milagros. L’occasion d’une accolade et d’adieux. À 15h30, deuxième tentative de stop. C’est la bonne ! Susana et son fils, Maximiliano, nous embarquent ! Le gardien de la réserve doit être particulièrement détendu car personne ne paye le droit d’entrée. Le charme du bagou de Susana a fait son petit effet. La balade s’avère être bien plus chouette qu’à la péninsule Valdès. Et bien moins chère. Les manchots sont à quelques centimètres de nous, trop occupés à s’occuper des petits pour s’apercevoir de notre présence.

Nids de manchots

Manchot à 20cm

Leur démarche gauche les rend particulièrement comiques. Nos deux amis proposent de nous ramener. Susana s’arrête sur la plage pour ramasser des pierres. Elle les collectionne. Hadrien et moi nous sentons un peu comme à la maison. Les collectionneurs de pierre, ça nous connaît. Susana choisit un beau caillou pour mon papa et m’assure que non, il n’est pas lourd! Avant de se quitter, nous prenons un café à la station service de Camarones. Susana nous explique que Maximiliano est son fils unique. Tous les mercredis ils s’organisent un petit voyage, une virée rien qu’à eux. Elle compatit avec nos mères. Nous n’arrivons pas a nous quitter. Avant de reprendre la route, elle nous bénit (les argentins sont très croyants) et je ne sais pas pourquoi mais son geste fait s’envoler toutes mes peurs.

Maximiliano, Susanna et Jumaï à la pinguineria

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