Au détour de la rivière

7 Fév

Mercredi 29 janvier

Le 29 janvier, nous prenons donc la route pour El Chalten. Pendant le trajet, Hadrien dort profondément et rate peut-être la seule occasion de voir le Fitz Roy débarrassé de son essaim de nuages. Nous faisons un arrêt au centre des visiteurs puis, allons planter la tente au camping El Relincho. C’est le paradis. Une rivière, des montagnes enneigées et des chevaux. Voilà notre tableau au réveil. L’ambiance ici est assez différente de celle d’El Calafate. On a quitté l’agitation d’une ville sur-touristique pour retrouver la quiétude d’un village ou se concentrent les amoureux de la randonnée. Ça reste un lieu très touristique; proximité du mont Fitz Roy oblige. Oublie-t-on toujours le mont Saint Exupery ?

Jeudi 30 janvier

Le lendemain nous nous réveillons vers 9h. Hadrien doit faire des courses et je dois préparer les sacs. Nous partons deux jours en randonnée dans le parc national des glaciers. Comme d’hab’ nous sommes à la bourre sur notre timing. Tant pis, c’est les vacances. De toute façon nous n’avons que 6h de marche. La première partie est plutôt tranquille. Le sentier va jusqu’au campement Poincenot, le seul endroit ou les randonneurs peuvent planter leur tente. Hadrien se tape gentiment les 12 kilos de matériel pendant que je prends des photos !

Tintin au Tibet

Nous plantons donc notre tente parmi les autres et après un bon plat de pâtes froides nous entamons la deuxième partie. Sur le chemin, nous rechargeons notre bouteille d’eau à meme la source, le bonheur. Le but étant d’atteindre la Laguna de los tres. Nous hésitons quelques minutes devant le panneau DANGER qui explique qu’à partir de là, mieux vaut être un marcheur expérimenté. Des gens « normaux » descendent. On y va. Le chemin grimpe dur. Très dur même. On ne sait même pas vraiment pourquoi on en bave. Dès que je croise quelqu’un, j’espère en mon fort intérieur qu’il me dise que la vue est sidérante. Juste pour être sûre que je ne suis pas en train de mourir de fatigue pour rien.

Bientot la laguna

C’est incroyable le nombre de gens qui font de la randonnée habillés avec classe, l’air frais et détendu, pas une mèche de cheveux qui dépasse de leur bandeau en polaire (un bandeau en polaire !),le sac, la gourde et les bâtons dernier cri… Et moi je souffle comme une génisse (je ne sais pas si cette comparaison est très imagée mais je l’invente pour l’occasion), je ressemble au bonhomme Michelin avec la veste de Barbie patinage artistique, je ne me suis ni lavée, ni coiffée depuis 2 jours et, je suis rouge vif (oui, en plus d’avoir très chaud, j’ai des coups de soleil !). Donc je hais les suédoises, les allemandes et les israéliennes sexy même après 400m de dénivelés en 1h.

Laguna de los Tres

Pourtant, le jeu en valait la chandelle. Je n’ai rien vu d’aussi fou ! Les rafales de vent vous font décoller du sol (observer paisiblement les glaciers et les lagunes serait bien trop facile). Le soleil commence à décliner. Le temps de boire une gorgée dans l’eau ultra pure de la lagune et il faut déjà redescendre. Ce n’est pas plus facile. La neige s’est mise à tomber, le vent s’est levé. Les genoux trinquent.

Au camping Poincenot, c’est le moment du repas froid. Un sandwich exceptionnel aux lentilles et mortadelle tient au corps : on le baptisera le Chalten. La nuit n’est pas des plus reposantes. Malgré nos gros duvets il fait vraiment froid. Du coup, on se lève à 8h pour entamer le retour, soit environ 7h de marche. Nous avons laissé la tente à Poincenot le temps d’aller voir le glaciare Piedras Blancas. Rien à voir avec le Perito Moreno mais de bon matin le chemin est paisible.

Le sentier qui retourne à El Chalten est bien plus facile. C’est pas de refus après l’ascension de la veille. A un moment donné, nous avons entendu un bruit très significatif. Nous avons juste eu à lever la tête pour apercevoir le pájaro carpintero (pic vert) jeter sa tête contre le tronc. On est bien restés 1h à l’écouter faire des trous dans les vieux arbres garde-manger.

Pivert bien planqué

Nous passons près des lagunas madre y hijas, observons les sangsues (il ne m’en fallait pas plus pour m’enlever toutes les envies de baignade dans l’eau turquoise) et surtout, les traces de pas d’un Huemul. C’est un cervidé en voie d’extinction très difficile à apercevoir. On a aussi raté le puma. Mais on a pu voir la Laguna Torre. Encore une petite merveille glacée ! On est restés un bon moment là haut à observer les minis icebergs et à se faire décoiffer par le vent. À l’abri d’un mur en pierres empilées, nous dégustons le sandwich du jour, le Torre (salade, poivron, jambon et savora). Peu après la famille de Nestor vient s’abriter à nos côtés et nous discutons de tout un tas de choses. Une photo souvenir avec le drapeau du club local (Nueva Chicago, club porteno de troisième division), et nous repartons sous un vent furieux. Les derniers kilomètres de sentier sont les plus durs, comme d’hab !

Laguna Torre

Bella vista football club

Samedi 1er Février

Journée de GLANDOUILLE ! On a quand même fait une balade d’une heure aller retour pour se donner bonne conscience. (Après avoir dormi 15h de suite). Sans commentaire. On a vu une petite cascade et on est rentrés dormir non sans avoir laissé un petit mot à Silvio et Ivana, qui nous ont proposés de nous emmener le lendemain jusqu’à la ville Perito Moreno. Au départ, c’est Kevin et Émeline qui les ont rencontrés sur la route du glacier Perito Moreno. Mais comme nos deux compères s’en vont faire du woofing dans une estancia, ils nous offrent la place dans la voiture. (La galanterie de l’auto-stoppeur!) Mais on ne pense pas preparer nos affaires sur le moment, et nous endormons bein vite…

Vue sur El Chalten

3 Responses to “Au détour de la rivière”